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Préface


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On ne rencontre donc pas dans ce roman du Vice suprême, qui semblait le promettre, un vice de plus que les vieux vices, les vices connus, les vices éternels qui suffirent pour anéantir sous le feu du ciel Sodome et Gomorrhe et qui suffiraient bien encore pour que Dieu mit en morceaux sa mappemonde demain. Pauvres vices pour des blasés comme nous qui, semblables à l’empereur romain, en voudrions payer un de plus !… Mais que voulez-vous ? M. Joséphin Péladan a été bien obligé de se contenter de cette pauvreté, et sous son pinceau, on ne s’aperçoit jamais qu’elle en soit une… Je ne sache personne qui ait attaqué d’un pinceau plus ferme et plus résolu ces corruptions qui plaisent parfois à ceux qui les peignent ou qui épouvantent l’innocente pusillanimité de ceux qui craignent de les admirer… Peintre acharné de ressemblances, la panique morale ne prend jamais M. Péladan devant sa peinture, car il y a une panique morale moins odieuse, mais plus bête que l’hypocrisie. Il peint le vice bravement, comme s’il l’aimait et il ne le peint que pour le flétrir et pour le maudire. Il le peint