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ix
Préface

bon appétit et qui dévorait ses conquêtes, elle repoussa les siennes avec mépris. Elle n’avait soif que des désirs qu’elle allumait et elle buvait ce feu, comme de l’eau, d’une lèvre altière… Bourreau de marbre, elle se dresse en ce roman du Vice suprême à côté de toutes les débauches et de toutes les luxures dans sa placidité cruelle jusqu’au moment où, comme le diamant qui coupe le diamant, elle rencontre un bourreau de marbre plus dur que son marbre et à l’heure juste marquée par le destin.

Car il y a un destin dans ce livre, mais ce destin est un homme… et c’est cet homme, plus que la Critique, qui va porter, je le crains bien, à l’œuvre majestueuse de M. Péladan son plus rude coup.


iv

Cet homme, extraordinaire et oraculaire, qui voit l’avenir et le prédit sans se tromper jamais et qui prédit le sien, dans le roman, à la princesse d’Este, est plus qu’un de ces magiciens, comme on en trouve dans toute époque de décadence, depuis Apollonius de Thyane jusqu’à Cagliostre. Lui, c’est bien plus qu’un magicien… Il n’y a ceux qui veulent