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Préface

déshonorer le magisme, cette science sacrée de la vieille Assyrie, qui appellent les mages des magiciens. Mérodack est plus qu’un magicien, c’est un mage. M. Joséphin Péladan a, pour les besoins dramatiques de son œuvre, composé le personnage, dans le Vice suprême, avec beaucoup d’art, de sérieux et même de bonne foi ; seulement, on est bien tenu de le lui dire, pour un catholique qu’il est, partout ailleurs, dans son livre, et qui fait du catholicisme la seule certitude de salut qui reste aux nations latines décrépites, c’est là une redoutable inconséquence, et même, c’est beaucoup plus… Magisme ou magie, quel que soit le nom qu’on préfère, sont des erreurs absolument contraires à l’enseignement de l’Église qui les a condamnées, à toutes les époques de son histoire, pour les raisons les plus profondes et l’Église est toujours prête à effacer sous son pied divin, depuis la grande tour de Babel, toutes les petites qu’on veut recommencer contre elle. Or la magie est une de ces taupinières… Et, d’ailleurs, cette invention presque impie d’un homme, surnaturel par la Science, qui n’a plus les proportions humaines et dont l’action sur les événements est irrésistible, n’est pas meilleure ni plus vraie en littérature qu’en théologie, car une telle création supprime cet intérêt que tout roman a pour but d’exciter.

Les hommes, en effet, ne s’intéressent qu’à ceux