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le vice suprême

en mouvement de la vie, s’arrête ; où la perception du temps qui s’écoule, cesse, tandis que le corps seul vivant s’épanouit dans un indicible bien-être des membres. Ses nerfs au repos, elle ne perçoit que la sensation de sa chair fraîche, souple, dispose ; elle jouit de la félicité des bêtes, de ces vaches de Potter, accroupies dans l’herbe haute, repues et qui reflètent une paix paradisiaque dans leurs gros yeux clignés.

La princesse savoure délicieusement l’extase de la brute ; elle est heureuse comme un animal. Ses yeux en l’air regardent sans voir, le blason des d’Este, brodé sur le vélarium, et l’aigle d’argent couronnée, becquée et membrée d’or la regarde aussi, et semble crisper et roidir son allure héraldique, au-dessus du lazzaronisme de boudoir qu’elle plafonne.

Les lys, les fleurs royales, les fleurs pures, élancent, sereins et augustes, leurs tiges droites des pieds de bronze, et leurs calices d’argent, pistillés d’or gouachent la tenture de pourpre, de tons chastes et nobles.

De ses mains glissé, un volume s’étale, les feuillets en éventail.

Les accalmies absolues de l’intelligence et de la mer, sont brèves dans les hautes têtes et sur les grandes plages : le flux de la pensée reconquiert vite le corps un moment quitté. Lointaines, les images et les vagues montent, agitées et successives, et reprennent à leur repos d’un moment, le sable déjà sec et brillant des grèves, et le cerveau déjà vide et sans souffrance.

La buée qui s’élevait de la baignoire gazant sa nudité, flotte encore dans sa tête, où se fait un lever paresseux et lent des idées,

Dans ce réveil de l’immortel de l’être, où les brumes d’une aube s’évaporent, domine seule distincte, une phrase lue, qui revient, se répète obsédante, ainsi que ces hémistiches de vers oubliés qui poursuivent le lettré et ces airs entendus dans le lointain d’une vesprée que l’oreille, comme une boite à musique, a gravés ;