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Page:Pelletier - Mon voyage aventureux en Russie communiste, 1922.djvu/53

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en russie communiste

nuante. Mais un des guides me dit en allemand que nous devons rester là un temps indéterminé. Deux jours, trois jours ou plus, on ne sait pas.

Nous entrons tous trois dans une violente colère. Nous avons changé plusieurs fois de guides cette nuit, qui sait si nous ne sommes pas tombés entre les mains de voleurs qui veulent nous rançonner.

La femme s’approche de moi, et tente de me calmer par des caresses ; je la repousse violemment.

Les guides sont partis, la femme a allumé une bougie et étendu un matelas dans la pièce voisine, les deux Italiens vont s’y étendre et vaincus par la fatigue, ils dorment tout de suite. Elle m’invite à partager son lit ; les draps sont affreusement sales ; je refuse avec indignation.

D’ailleurs j’étouffe dans cette pièce où l’odeur est infecte, je remarque qu’il y a deux affreux grabats à fond de planches, quatre enfants dorment là tout habillés.

Je vais dans la pièce où dorment les hommes et m’asseois près de la fenêtre que j’ai ouverte. De notre situation, je ne m’en fais pas la moindre idée ; pourquoi faut-il rester là ? Sommes-nous toujours aux mains des camarades ? Ne nous a-t-on pas abandonnés, tout simplement pour se débarrasser de nous ? Autant de questions que je ne