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Page:Pelletier - Mon voyage aventureux en Russie communiste, 1922.djvu/55

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en russie communiste

sine, elle est meublée d’un fourneau tout délabré.

De cette cuisine on pénètre dans la chambre à coucher, fermée seulement par un rideau très sale. Enfin une porte donne dans la plus grande des trois chambres ; celle où nous nous tenons. Deux petites fenêtres à carreaux bleu-blanc-rouge, éclairent la pièce ; l’une donne sur la route, qui est en très mauvais état, elle est couverte d’au moins un pied de boue. Au travers des carreaux, nous apercevons d’autres maisons semblables à la nôtre, avec les mêmes petites fenêtres à carreaux multicolores.

Nous avons l’impression d’être très loin ; un de mes camarades dit qu’il a vu une fois au cinéma ce paysage. La pièce où nous sommes est pauvrement meublée, comme toute la maison ; une vieille armoire de bois peint, une table toute cassée, reléguée dans un coin et remplie de vêtements jeté en tas ; une autre table où nous mangeons, quelques chaises, une machine à coudre. La femme a travaillé dans la matinée à cette machine, elle est couturière.

Dans l’après-midi, deux hommes, assez bien habillés, pénètrent auprès de nous.

L’un porte sous Je bras une serviette de diplomate ; il ne sait pas un mot de français. L’autre sait le français à peu près comme je sais l’allemand, c’est-à dire très mal.

Ces hommes me font subir un examen politique