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Page:Pelloutier - Histoire des bourses du travail, 1902.djvu/15

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iv
fernand pelloutier

Dès 1885, à peine âgé de dix-neuf ans et encore sur les bancs de l’école, Pelloutier collaborait déjà à la Démocratie de l’Ouest, que venait de fonder un ouvrier typographe, Eugène Courronné. Il écrivait aussi dans plusieurs feuilles littéraires qui lui ouvraient volontiers leurs colonnes, mais les années suivantes furent plutôt cependant des années d’attente et de préparation. Il mûrit ses idées, il lit beaucoup, énormément, le jour et la nuit, non pas seulement pour accroître et augmenter ses connaissances qui deviendront très remarquables, très étendues, mais déjà aussi pour chercher une consolation au mal affligeant et ostensible dont il vient d’être atteint et que le docteur Poisson, de Nantes, diagnostiquera, en 1890, comme étant un lupus tuberculeux de la face. Vraisemblablement, ajoutera-t-il quelques mois plus tard, le malade ne vivra plus deux ans et bien que la sombre prédiction ne se soit pas réalisée à la lettre, elle faisait pressentir cependant que la maladie aurait une issue fatale et prématurée.

Prévoyant, dès ce moment, que sa carrière ne serait pas longue, Pelloutier se multiplia en tous sens ; bientôt son activité ne connut plus de bornes. Aux élections législatives de 1889, il créa l’Ouest républicain, feuille éphémère dans laquelle il soutint, sans succès du reste, la candidature radicale d’Aristide Briand, actuellement secrétaire du Comité général du parti socialiste. En 1891, il prit la direction de la Démocratie de l’Ouest, à laquelle il n’avait pas cessé de col-