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Page:Pelloutier - Histoire des bourses du travail, 1902.djvu/20

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ix
fernand pelloutier

à répéter que la bourgeoisie capitaliste n’accorde aux travailleurs que ce qu’ils sont capables d’exiger, et voyait dans l’organisation et dans la force des syndicats ouvriers un moyen de contraindre la société bourgeoise à capituler.

« Dans une « Lettre aux Anarchistes », il a, en quelques ligues, fort bien défini sa pensée, la nôtre aussi : Partisans de la suppression de la propriété individuelle, nous sommes en outre ce qu’ils ne sont pas (les politiciens), des révoltés de toutes les heures, hommes vraiment sans dieu, sans maître et sans patrie, les ennemis irréconciliables de tout despotisme, moral ou collectif, c’est-à-dire des lois et des dictatures (y compris celle du prolétariat) et les amants passionnés de la culture de soi-mêne. »

« Libertaire dans le grand sens du mot, il demandait, dans cette même lettre, aux anarchistes qui n’admettent pas l’efficacité de l’action syndicale, de respecter ceux qui croient à la mission révolutionnaire du prolétariat éclairé, de poursuivre plus activement, plus méthodiquement et lus obstinément que jamais l’œuvre d’éducation morale, administrative et technique nécessaire pour rendre viable une société d’hommes libres ».

« Organisateur, la Fédération des Bourses du Travail, qui a déjà rendu et est appelée à rendre de si importants services à la classe ouvrière, fut son œuvre maîtresse, œuvre pour laquelle il vécut et dont il mourut un peu par le surcroît de travail qu’il s’était im-