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Page:Pelloutier - Histoire des bourses du travail, 1902.djvu/28

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xvii
fernand pelloutier

Au mois d’août de la même année, une seconde hémoptysie, beaucoup plus grave que la première, mit ses jours en danger. On crut qu’il ne s’en relèverait pas. Les soins dévoués de sa famille, et surtout son endurance réellement étonnante, triomphèrent une fois de plus du mal. C’est peu de temps après que, par l’entremise d’un excellent ami, il obtint cette modeste place d’Enquêteur à l’Office du Travail (ministère du Commerce) qui le sauva de la misère, mais qui dut par la suite lui être si amèrement et si injustement reprochée. On sait en effet qu’au huitième congrès des Bourses du Travail, en 1900, le délégué de Lyon, un guesdiste, posa la question de la présence de Pelloutier au ministère. La discussion tourna à la confusion du farouche interpellateur. On n’avait pas oublié que, dans sa séance du 25 mars 1900, le Comité fédéral avait eu à s’occuper de la question de la réglementation des grèves et de l’arbitrage obligatoire et que Pelloutier, comme délégué de Nevers et comme secrétaire du Comité, avait violemment combattu le projet, que c’était en grande partie grâce à ses efforts que celui-ci avait été, à une très grande majorité, rejeté. On n’avait pas oublié non plus que le projet ministériel sur les retraites ouvrières avait subi le même sort, toujours grâce à la persévérante énergie de Pelloutier ! Et c’était pendant qu’il remplissait à l’Office du Travail les fonctions d’enquêteur qu’il battait ainsi en brèche les projets hybrides du ministre pseudo-socialiste Millerand !