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PENSÉES DE MARC-AURÈLE.
LIII
Quand une œuvre peut être accomplie conformément aux lois de la raison, qui régit également les Dieux et les hommes[1], on doit faire cette œuvre en toute sécurité ; car, dès que l’on peut atteindre un but utile, par une action régulière qui se développe selon les lois de l’organisation générale des choses[2], il n’y a jamais à craindre qu’on puisse en souffrir l’ombre d’un dommage.
LIV
Partout et toujours, trois choses dépendent uniquement de toi[3] : accepter avec joie, et par
- ↑ La raison, qui régit également les Dieux et les hommes. C’est la grandeur de l’homme d’être soumis, en le sachant, à la même loi que Dieu ; et, de là, cette sécurité profonde qu’il ressent quand il fait le bien, et qu’il sait qu’il le fait.
- ↑ L’organisation générale des choses. L’expression du texte est aussi peu déterminée ; quelques traducteurs ont cru qu’il fallait la définir davantage et comprendre : « Les lois de notre organisation ». Le paragraphe suivant pourrait donner raison à cette dernière interprétation.
- ↑ Trois choses dépendent uniquement de toi. C’est là, on peut dire, le résumé pratique de toute la doctrine stoïcienne. Ces trois seules règles bien observées suffiraient à rendre l’homme content de son sort, à le mettre en bonne intelligence avec ses semblables, et à éviter le plus possible les chutes si naturelles à notre infirmité.