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LIVRE I, § XIV.

XIII

De Catulus[1], j’ai appris à ne jamais négliger les plaintes d’un ami, même quand il se plaint sans motif, mais à tout essayer pour l’adoucir et pour rétablir l’ancienne intimité ; il m’a appris aussi à louer mes maîtres de tout cœur[2], comme avaient coutume de le faire, à ce qu’il rapportait, Domitius et Athénodote[3] ; et à ressentir pour mes enfants le dévouement le plus sincère.

XIV

De mon frère Sévérus[4], j’ai appris à aimer la famille, à aimer le vrai, à aimer le juste ; grâce à

  1. Catulus. Ou, comme l’écrit Capitolin, ch. III, Cinna Catullus, philosophe stoïcien, qu’il nomme en compagnie de Junius Rusticus et de Claudius Maximus. Catulus n’est pas autrement connu.
  2. À louer mes maîtres de tout cœur. On voit que l’élève avait parfaitement profité de cette sage leçon.
  3. Domitius et Athénodote. Tous deux sont inconnus.
  4. De mon frère Sévérus. Le mot de Frère a fait difficulté, attendu qu’on ne peut pas ici le prendre dans son sens strict. Marc-Aurèle n’a jamais eu qu’un frère adoptif, Lucius Vérus, qui ne lui a pas donné de si bons exemples, ni de tels conseils. L’expression grecque peut aussi ne signifier que Cousin, et on se rappelle alors que, parmi les ascendants de la mère de Marc-Aurèle, il y en avait un du nom de Sévérus. Ce qui est plus vraisemblable, c’est qu’il s’agit ici de Claudius Sévérus, le phi-