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LIVRE XI, § VI.
« Si les Dieux m’ont frappé mes deux enfants et moi,
« C’est qu’ils ont leur raison pour cette rude loi[1]. »
Et cette autre :
« À quoi bon s’emporter jamais contre les choses ? »
Et cette autre encore :
« Nos jours sont moissonnés, ainsi que des épis. »
Et une foule d’autres maximes qui valent autant que celles-là[2].
Après la tragédie, fut inventée la comédie ancienne, qui ne laissa pas de contribuer à l’instruction des hommes[3] par sa franchise, et de rabattre les vanités par la rudesse même de ses critiques. Aussi Diogène[4] lui fit-il quelques emprunts. À la comédie ancienne, succéda la comédie moyenne, et enfin la nouvelle, qui, peu à peu, dégénéra jusqu’à ne plus rechercher que l’art de la pure imitation. Réfléchis à ces détails ; car il
- ↑ Si les Dieux m’ont frappé, etc., etc. Ces vers, qui sont fort beaux, plaisaient sans doute très-particulièrement à Marc-Aurèle, puisqu’il les répète, après les avoir cités plus haut, liv. VII, §§ 38, 40 et 41.
- ↑ D’autres maximes qui valent autant que celles-là. Les tragiques grecs sont pleins en effet des maximes les plus belles et les plus pratiques.
- ↑ De contribuer à l’instruction des hommes. La remarque est juste ; mais c’était la tragédie qui avait commencé ; et par les émotions violentes qu’elle donnait, ses enseignements étaient plus féconds.
- ↑ Diogène. Le cynique, un des prédécesseurs du Stoïcisme.
- ↑ Il y
min-Didot.