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Page:Pensées de Marc-Aurèle, trad. Barthélemy-Saint-Hilaire.djvu/426

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PENSÉES DE MARC-AURÈLE.

faut reconnaître que, dans tous ces poëtes, il y a plus d’une bonne chose. Mais, au fond, quel est le véritable but que s’est proposé[1] tout ce développement de la poésie et de l’art dramatique ?

VII

Que tu dois voir clairement qu’il n’est pas, dans la vie, de meilleure route à suivre pour être philosophe que celle que tu suis maintenant[2] !

VIII

Un rameau qui est détaché du rameau voisin[3] ne peut pas ne pas être détaché de l’arbre tout

    a plus d’une bonne chose. Louange très-méritée et qui est d’un grand poids de la part de Marc-Aurèle.

  1. Que s’est proposé. Il n’est pas certain que l’art tragique se soit, dès ses premiers pas, proposé un autre but que celui que se proposent d’abord tous les arts, c’est-à-dire la satisfaction d’un instinct de notre nature. Seulement, le théâtre grec est très-vite arrivé à la perfection, comme y arrivaient aussi tous les autres arts sur ce sol fortuné. On put alors réfléchir davantage ; et l’on put faire de la scène une école de mœurs en même temps qu’on en faisait un plaisir exquis.
  2. Que celle que tu suis maintenant. Marc-Aurèle semble ici avoir un peu plus de contentement de lui-même qu’il n’en a d’ordinaire.
  3. Un rameau qui est détaché du rameau voisin. La comparaison, comme plusieurs autres qu’on a déjà vues, est frap-