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tribu alliée aux Pends-d’Oreilles, qui se tenait, pendant l’automne, sur les bords de la Clarke.[1]

Il partit le 28 octobre, escorté de dix guerriers têtes-plates.

Le jour de la Toussaint, il rencontre le principal camp des Kalispels, qui le reçoivent avec des transports de joie.

Quelle n’est pas sa surprise de les entendre, le soir, réciter les prières, et d’apprendre que la peuplade est déjà en quelque sorte convertie, avant d’avoir reçu la visite du missionnaire !

Il a bientôt la clef du mystère. Ayant appris, l’année précédente, l’arrivée d’une robe-noire dans les Montagnes, les Kalispels avaient envoyé chez les Têtes-Plates un jeune homme fort intelligent, et doué d’une excellente mémoire. Celui-ci avait appris les prières, les cantiques et les principales vérités de la religion. Au retour, il s’était fait l’apôtre de la tribu. D’une loge à l’autre, on s’était transmis ses instructions. À la fin de l’hiver, la peuplade était plus qu’à moitié chrétienne.

Ravi de pareilles dispositions, le P. De Smet s’empresse de baptiser les enfants et les malades ; puis il quitte les Kalispels, promettant de leur envoyer bientôt un Père pour vivre au milieu d’eux. Pendant qu’il longe la Clarke, il se trouve en face d’une chaîne de rochers presque à pic. « J’avais rencontré, dit-il, bien des mauvais passages, mais aucun ne m’avait encore paru aussi difficile. Le franchir à cheval était impossible ; à pied, je serais épuisé avant d’être arrivé au bout ».

  1. Les Kalispels étaient aussi appelés « Pends-d’Oreilles de la Baie », pour les distinguer des « Pends-d’Oreilles des Montagnes », qui avaient été visités par le P. De Smet en même temps que les Têtes-Plates.