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Après avoir répété à chaque enfant sa leçon jusqu’à ce qu’il la sache par cœur, il leur fait réciter tour à tour chacun sa partie. Cela fait une prière continue, à laquelle la peuplade assiste matin et soir. Après quelques jours, un des chefs arrive à tout savoir par cœur, et c’est lui, dès lors, qui récite la prière.

Deux jours après son arrivée chez les Cœurs-d’Alêne, le P. De Smet baptisa les enfants, les malades et les vieillards. Il semblait que Dieu n’eût retenu ces derniers sur la terre que pour leur accorder ce suprême bienfait. Dans leurs transports de joie et de reconnaissance, on croyait entendre le cantique de Siméon.

L’âme déchirée de regrets, le missionnaire se sépara de ses nouveaux chrétiens. Il promit de leur envoyer, le plus tôt possible, un prêtre pour achever de les instruire. « Jamais, dit-il, visite parmi les sauvages ne m’a donné autant de consolation. Nulle part je n’ai vu des preuves aussi évidentes d’une véritable conversion. Je n’excepte pas même ma visite chez les Têtes-Plates en 1840 ».

L’avenir devait confirmer ce jugement. Les Cœurs-d’Alêne sont restés, jusqu’à nos jours, la tribu la plus chrétienne et la plus laborieuse des Montagnes. Le P. De Smet se rendit alors chez les Spokanes, qui lui témoignèrent un vif désir de connaître la religion, puis il arriva au fort Colville.

La fonte des neiges ayant fait déborder les rivières, il dut renoncer à suivre la route de terre jusqu’au fort Vancouver. Pendant que ses compagnons construisaient une barque pour continuer le voyage sur le Columbia, il visita les Chaudières, puis les Okinaganes, qui habitaient de l’autre côté du fleuve. Tous, vieux et jeunes, accou