Page:Pere De Smet.djvu/228

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

forcé de quitter Rome. Où irons-nous ? Dieu seul le sait ! Donnez à ces bons sauvages ma bénédiction apostolique. La joie du P. De Smet ne devait pourtant pas être sans mélange. Bientôt il apprend que le pape songe à le faire évêque, et à placer sous sa juridiction le pays compris entre les Montagnes-Rocheuses et le Pacifique. À cette nouvelle, le pauvre missionnaire va trouver son supérieur, et le supplie défaire écarter de lui une charge dont il se juge aussi indigne qu’incapable. Grâce à l’appui du P. Général, il put se soustraire au fardeau. Le choix du pape s’arrêta sur M. Blanchet, vicaire général de l’Orégon. Désormais, celui-ci n’aura pas de collaborateur plus dévoué ni plus soumis que le P. De Smet.[1]

Rentré en Belgique, notre missionnaire reprit la pénible besogne de quêteur. Comme en 1834, il parcourut les principales villes du pays. C’est alors qu’il vit pour la dernière fois M. De Nef. Le grand bienfaiteur des missions devait mourir l’année suivante, laissant à la Compagnie de Jésus la direction du collège dont il avait fait l’œuvre de sa vie.

De Belgique, le P. De Smet passa en Hollande. Il excita le zèle des missions dans les diocèses de Bois-le-Duc et de Bréda. Il visita La Haye, Amsterdam, Rotterdam, et partout reçut d’abondantes aumônes.[2] Fidèle à sa promesse, le P. Général fit appel aux provinces de Rome, de Naples, de Lyon, d’Espagne et d’Allemagne. Déjà trois nouveaux missionnaires étaient

  1. Cf. Histoire générale des Missions catholiques, par le baron Henrion ; Paris, 1847 ; t. II, p.  666. — Palladino, Indian and White in the Northwest, p. 42.
  2. Le P. De Smet et ses compagnons quitteront l’Europe avec une somme de 145  000 francs.