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ponse : « Eh quoi ! mon Père, au baptême j’ai renoncé au mal ; n’est-il pas juste que je l’évite ? La seule pensée de déplaire au Grand-Esprit me fait trembler ».

» Le soir, on donna, pour la première fois, la bénédiction solennelle du Saint-Sacrement. Immédiatement après la cérémonie, cinquante couples, pères et mères de famille, dont quelques-uns avaient plus de quatre-vingts ans, vinrent renouveler, à la face de l’Église, les promesses du mariage. Des larmes m’échappèrent, lorsque je vis la sincérité, l’affection, avec lesquelles ils promettaient « de n’avoir en tout qu’un seul cœur ».

» Après une dernière instruction, l’on remercia Dieu des faveurs reçues pendant la journée. Déjà la nuit était avancée, que l’on entendait encore, dans tous les quartiers du camp, la récitation des prières et le chant des cantiques ».[1]

L’hiver à peine fini, le P. De Smet reprend le chemin de Sainte-Marie, où, cette fois, il arrive sans difficulté, et est reçu par les PP. Mengarini et Zerbinati.

Quelle joie de revoir le fondateur de la mission ! Les Pères sont, d’ordinaire, si isolés dans les Montagnes ! A peine reçoivent-ils, une fois l’an, des nouvelles de l’extérieur, et cela, au prix d’un dangereux voyage jusqu’à Vancouver, où ils vont, avec une escorte d’Indiens, chercher les provisions indispensables. Souvent même, ils ne reçoivent pas les lettres qui leur sont adressées. L’ordre, envoyé de France au P. Point, de partir pour le Canada, mettra trois ans à lui parvenir.

Le P. De Smet parle à ses confrères de l’Europe, de Rome, du P. Général, de Grégoire  XVI, qui a daigné

  1. Lettre à Mme Parmentier. — Saint-Ignace, 25  juillet  1846.