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bénir les chrétiens d’Oregon. Il leur raconte les incidents de son récent voyage d’Anvers au Willamette, l’établissement des Pères à Saint-François Xavier, les fêtes auxquelles il vient d’assister chez les Cœurs-d’Alêne et les Kalispels.

Les Têtes-Plates, eux aussi, étaient restés fidèles aux promesses de leur baptême. Pendant la messe célébrée, le jour de Pâques, par notre missionnaire, tous s’approchèrent de la sainte table. Un groupe de jeunes gens chanta, sous la direction du P. Mengarini, plusieurs morceaux des meilleurs compositeurs allemands et italiens.

À la mission Sainte-Marie avait été annexée celle de Saint-François de Borgia, chez les Pends-d’Oreilles.[1] Trois cents d’entre eux, la plupart adultes, se présentèrent au baptême. Sur leurs fronts, sillonnés de rides et de cicatrices, le prêtre fit couler l’eau qui confère la vie surnaturelle. C’étaient autant de chrétiens gagnés au vrai Dieu pour toujours.

Cependant le P. Hoecken attend le retour du P. De Smet pour jeter les fondements d’une réduction, sous le patronage de saint Ignace.

Quittant avec regret Sainte-Marie, l’infatigable apôtre retourne chez les Kalispels. D’accord avec les chefs, il choisit une vaste plaine, bordée de cèdres et de pins. Un sol fertile, d’abondants pâturages, de riches carrières,

  1. La tribu des Pends-d’Oreilles ou Kalispels comprenait, nous l’avons vu, deux groupes principaux : les « Kalispels des Montagnes », appartenant à la mission S. François de Borgia, au nord de Ste. Marie, et les « Kalispels de la Baie », de la mission S. Ignace, près de l’embouchure de la Clarke. Les deux missions devaient se réunir, en 1854, près du lac des Têtes-Plates, et garder le nom de Saint-Ignace.
    Pour éviter toute confusion, nous continuons à appeler Pends-d’Oreilles les Indiens des Montagnes, réservant à ceux de la Baie le nom de Kalispels.