Page:Pere De Smet.djvu/249

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une chute d’eau pouvant alimenter un moulin et une scierie, tout semble favorable à l’établissement projeté. Le P. De Smet trace le plan du village, dirige les premiers travaux, puis s’embarque sur le Columbia pour aller à Vancouver chercher les approvisionnements nécessaires à la nouvelle colonie.

Grossi par la fonte des neiges, le fleuve roule avec une effrayante rapidité ses flots tumultueux. Récemment, il a englouti quatre voyageurs américains. La barque du missionnaire ne va-t-elle pas être emportée par un tourbillon semblable à celui qui, il y a trois ans, causa la mort de ses compagnons ?… Il s’abandonne à la Providence et, après cinq jours, arrive à Vancouver.

Il est reçu par le P. Nobili qui, tout en étudiant avec ardeur les langues du pays, exerce un ministère fructueux parmi les employés du fort et les Indiens du voisinage. Ensemble, ils remontent le Willamette jusqu’à la mission Saint-François Xavier. Les Pères se pressent à leur rencontre. Tous expriment leur joie de revoir celui qui, depuis huit mois, parcourt l’Orégon, préparant à chacun son champ d’apostolat.

Sous la direction du P. Accolti, les missionnaires ne sont pas restés inactifs. Grâce à ses connaissances en médecine, le P. Ravalli a rendu de précieux services aux malades de la région. Le P. Vercruysse a fondé une nouvelle paroisse, et construit une église, chez les Canadiens de la Grande-Prairie, au sud de Saint-François Xavier. Le P. De Vos opère, parmi les protestants, de nombreuses conversions.

Ajoutant ces résultats à ceux qu’ont obtenus les Pères des Montagnes et les missionnaires venus du Canada, le P. De Smet évalue à plus de 6 000 le nombre des baptêmes administrés depuis six ans dans l’Orégon. «  Le