Page:Pere De Smet.djvu/273

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

Le 12 mars, il quitta le fort Edmonton, accompagné de trois braves métis que M. Thibaut avait mis à sa disposition. Son plan était de se rapprocher des Montagnes par la vallée de l’Athabasca, puis de descendre le Columbia jusqu’au fort Colville.

Le pays était encore couvert de neige. Monté sur un traîneau attelé de quatre chiens, le missionnaire atteignit en six jours le fort Assiniboine, sur l’Athabasca. Longeant alors la rivière sur une distance de 300 milles, il arriva en face du fort Jasper.

C’est là qu’il fit la rencontre d’un Iroquois, qui n’avait plus vu de prêtre depuis quarante ans qu’il avait quitté sa patrie.

Le vieillard était au comble de la joie : ses enfants pourraient être baptisés.

Le P. De Smet consacra quelques jours à instruire cette intéressante famille, qui ne comptait pas moins de trente-six personnes. Le jour de Pâques, après avoir célébré la messe, il administra les baptêmes et bénit sept mariages.

Le moment était venu de se séparer. « Les nouveaux chrétiens, dit le missionnaire, voulurent faire en mon honneur une manifestation, afin que leurs petits enfants se souvinssent toujours de celui qui les avait mis dans « le chemin de la vie ». Tous ensemble, poussant trois formidables hourras, déchargèrent leurs fusils dans la direction d’une haute montagne, à laquelle ils donnèrent mon nom… Les hommes voulurent ensuite me faire escorte à une distance de dix milles. Chacun alors me serra affectueusement la main. Nous échangeâmes mille et mille souhaits, des larmes coulèrent de part et