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les instructions des chefs. Daignez, Robe-Noire, nous prendre en pitié ; nous sommes décidés à suivre désormais la parole du Grand Manitou des Blancs.

Enfin le P. De Smet touchait au terme de ses efforts. Conduit par ce groupe de Pieds-Noirs, il allait pénétrer au cœur même de la redoutable tribu, obtenir des chefs une paix durable avec les Têtes-Plates, et préparer la voie à l’Évangile.

Le lendemain de l’Assomption, il quitta la vallée de Sainte-Marie. Il était accompagné du P. Point, et d’un groupe de Têtes-Plates, chargés d’exprimer aux Pieds-Noirs les dispositions pacifiques de leur nation.

Après avoir franchi la chaîne des Rocheuses, il s’engagea, pour la troisième fois, dans la dangereuse vallée du Yellowstone. Arrivé près de l’embouchure du Big-Horn, il se dirigea vers le nord-ouest, à travers un pays montagneux et aride, où, pendant plusieurs jours, il n’eut pour se désaltérer que des eaux stagnantes et saumâtres.

Enfin, le 14 septembre, fête de l’Exaltation de la Sainte Croix, il rencontre, sur les bords de la rivière Judith, affluent du Missouri, le principal camp des Pieds-Noirs.

Déjà ceux-ci sont informés du récent succès des Têtes-Plates.

— La religion des robes-noires, disent-ils, est plus puissante que la nôtre.

Et ils reçoivent le P. De Smet avec les honneurs dus à un homme qui parle au Grand-Esprit.

Mettant à profit de si favorables dispositions, le missionnaire expose aux sauvages les premières notions du christianisme, et exalte la protection de Dieu sur ceux qui le prient. De leur côté, les Pieds-Noirs, qui ont pris