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flanquée de tourelles ; là, d’énormes colonnes semblent devoir soutenir la voûte du firmament. Plus loin, c’est un fort aux murs crénelés, battu par la tempête. Ses parapets semblent avoir soutenu pendant des siècles les assauts successifs des pluies, des neiges, de la foudre, des secousses souterraines. On voit des coupoles aux proportions colossales, des pyramides qui rappellent les travaux gigantesques de l’ancienne Égypte. Les agents atmosphériques travaillent et attaquent de telle sorte ces étranges constructions, que probablement deux années de suite ne se passent pas sans les refondre ou les détruire…

» Le colon essaierait en vain d’ensemencer cette terre mouvante et stérile. Mais si elle n’offre aucun intérêt au laboureur et au botaniste, le géologue y trouverait une abondante matière d’études et d’observations. Il y verrait un monde de pétrifications de toutes les grandeurs et de toutes les espèces, des débris du mastodonte ou du mammouth, mêlés à ceux du petit lièvre des Montagnes. J’ai vu des têtes d’animaux bien conservées, des tortues énormes, que deux hommes pouvaient à peine soulever, etc. ».[1]

Cette aride région traversée, le missionnaire atteignit ceux qu’il cherchait.

Les Sioux ou Dakotas, au nombre de trente ou quarante mille, formaient la peuplade la plus puissante et la

  1. Lettre à Victorine Van Kerckhove. — Saint-Louis, 2 mai 1848.
    Le géologue américain Heyden a visité ce désert en 1855, et en a rapporté de nombreux spécimens, dont il a enrichi les musées de Washington.