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écrit-il, est un monde où très peu de gens se plaisent, et où la plupart trouvent beaucoup à redire et à murmurer. Heureux, surtout dans notre Compagnie, ceux qui n’ont en vue que l’ad majorem Dei gloriam, sans préférence de pays. Les préjugés nationaux sont la peste des maisons religieuses. Je plains de tout mon cœur ceux qui en sont atteints »[1].

Dans la pratique de l’obéissance ; il n’admet point les subterfuges de l’amour-propre : « Celui qui ne peut être content, à moins d’être laissé à lui-même, ou d’avoir autorité sur les autres, celui-là n’est pas religieux »[2].

« Si nous sommes entrés dans la Compagnie pour être les maîtres, pour travailler à notre guise, nous aurions beaucoup mieux fait de rester dans le monde. Cet esprit de domination, cet attachement à notre propre volonté, sont toujours des pierres d’achoppement et de graves obstacles à notre progrès dans la vertu. De là vient souvent la tiédeur dans la prière et la méditation, le dégoût de notre sainte vocation, l’habitude de murmurer contre la conduite et les ordres des supérieurs. Aussi longtemps que nous sommes dans cette voie, nous nous éloignons du ciel ; il n’y a pour nous qu’ennui, agitation, tristesse… Sans cesse il nous faut viser au but pour lequel nous avons tout quitté : père, mère, frères, sœurs et patrie, sans nous en laisser distraire par des bagatelles ou par quelque affection désordonnée. Le ciel est vraiment une belle récompense »[3].

Si entière que soit sa franchise, le P. De Smet veille à ne blesser personne. Soupçonne-t-il un confrère de nourrir à son égard quelque ressentiment, aussitôt il lui proteste

  1. Au P. Hélias d’Huddeghem. — Saint-Louis, 19 juillet 1850.
  2. Au P. Druyts. — 4 juillet 1854.
  3. Au P. Maes. — 13 février 1851.