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de son inaltérable amitié : « Dites au P. X… que tout est depuis longtemps pardonné et oublié, que jamais il n’est entré dans mon cœur d’amertume contre qui que ce soit. Il y a eu des malentendus, des dissentiments, qui ont eu d’assez tristes résultats. J’ai attribué tout cela au démon, jaloux des bonnes dispositions des Indiens et du grand bien qui se faisait dans les missions ».[1]

Sensible comme il l’est, la moindre marque de défiance lui cause un vrai tourment. « Je serais heureux, écrit-il à un supérieur, de vous voir à Saint-Louis. Je sais qu’il ne nous faudrait pas dix minutes pour nous entendre. Il ne me serait pas difficile de dissiper les préventions et l’antipathie que vos lettres trahissent si souvent. D’où vous viennent ces sentiments ? Je ne puis le dire ni le deviner. Ce que je puis vous assurer, c’est que je n’ai jamais eu que de l’amour et du respect pour Votre Révérence ».[2]

Rien d’ailleurs, chez le P. De Smet, qui sente la raideur ou tienne à distance ses confrères. Il sait le prix d’une parole aimable, d’un encouragement donné à propos, et n’a garde de négliger un superflu parfois si nécessaire.

Tous, jusqu’aux plus jeunes, sont l’objet d’attentions délicates. Un jour, un scolastique lui écrit pour se recommander à ses prières. Comme réponse, il reçoit ce charmant billet : « Vous me demandez une messe ; j’en dirai une demi-douzaine aussitôt que cela me sera possible Chaque fois que vous aurez quelque dévotion ou intention particulière, faites-le-moi savoir, et toujours je dirai des messes pour vous ».[3]

  1. Au P. Joset. — 21 janvier 1851.
  2. Saint-Louis, 31 juillet 1849.
  3. Au Fr. L. Heylen. — 19 avril 1856.