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missions figurent les plus beaux noms de la Belgique : le comte de Meeus, la comtesse d’Aspremont, la comtesse de Mérode, le duc de Brabant, qui sera bientôt Léopold  II Avec tous, le religieux garde une aisance et une dignité parfaites ; et l’on peut s’étonner que, mêlé depuis vingt ans à la vie des sauvages, il soit resté à ce point homme de société.

Comme jadis, il collectionne, pour les envoyer en Europe, les plantes, les insectes, les minéraux, les « curiosités indiennes ». Il donne aux lacs et aux rivières qu’il a découverts le nom des bienfaiteurs. Mais surtout, il offre des prières : « J’ai donné ordre aux sauvages Têtes-Plates, Cœurs-d’Alêne et Pends-d’Oreilles, de réciter chaque semaine le rosaire pour une de leurs grandes bienfaitrices — et c’est de vous que je parlais. Or, il est bon que vous sachiez que, chez ces sauvages, le chapelet se dit, chaque soir, dans toutes les familles ; de sorte que déjà plusieurs milliers de chapelets ont été offerts pour vous. Ils continueront, ces enfants du désert, à se montrer reconnaissants, jusqu’à ce que je leur dise de cesser, ce qui n’aura pas lieu de si tôt ».[1]

Un bienfaiteur vient-il à mourir, le P. De Smet célèbre plusieurs messes pour le repos de son âme. À diverses reprises, les membres de sa famille lui envoient de larges aumônes. En retour, deux fois par semaine, il offre pour eux le saint sacrifice. « C’est, dit-il, une dette de reconnaissance que je me suis librement imposée, et qu’il m’est fort agréable d’acquitter, car, malgré la distance qui nous sépare, elle me met directement en rapport avec vous. Chaque jeudi et chaque dimanche, vous formulez vos

  1. Lettre à Mme Parmentier, de Brooklyn. — 25 juillet 1846.