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intentions, et moi, je les porte à l’autel. Ainsi, nous resterons jusqu’à la mort étroitement unis par le lien sublime et consolant de la religion ».[1]

Les débuts du P. De Smet dans la charge de procureur avaient coïncidé avec une suite de désastres qui, aux États-Unis, firent appeler l’année 1849 « l’année des accidents ».

Saint-Louis n’avait pas été épargné. La nuit de l’Ascension, un effroyable incendie détruisit au port vingt-sept vaisseaux. Le feu se communiqua à la ville, et plus de cinq cents maisons devinrent la proie des flammes. L’orphelinat, la cathédrale, le palais archiépiscopal étaient menacés.

Un des premiers sur le lieu du sinistre, le P. De Smet sauve les valeurs de l’archevêché, fait transporter en lieu sûr la bibliothèque, et offre aux orphelins un asile au collège. Le danger disparu, il rend grâces au Sacré-Cœur : « Puissions-nous, dit-il, répondre dignement à une si évidente marque de protection » ![2]

Presque en même temps, un fléau plus terrible que l’incendie, le choléra, s’abattait sur la ville. Pendant plusieurs mois, il désola les familles, frappant en un jour jusqu’à deux cents victimes. « Le deuil est général, écrivait le P. De Smet. Tous ceux qui ont des moyens quittent la ville. Le commerce est presque nul. Plusieurs fois, il est arrivé que des amis, qui m’avaient visité le matin, étaient le soir dans leur cercueil ».[3]

  1. Lettre à Ch. Van Mossevelde. — Bardstown, 20 août 1855.
  2. À une religieuse. — 22 mai 1849.
  3. À Mme Meersman. — 4 juillet 1849.