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Comment, dès lors, avait-on pu ne voir que fantaisie dans les récits du P. De Smet ?

Nous citons la réponse qu’a bien voulu nous fournir le P. Cataldo, l’homme le mieux qualifié pour juger les faits et les personnes de cette époque lointaine.[1] « Certains, dit-il, n’ayant vu qu’un petit nombre de stations, et n’y trouvant pas ce que le P. De Smet trouvait autre part, ont pensé et écrit que c’était un exagéré et un Imaginatif. J’ai appris à juger le P. De Smet en voyant les Indiens eux-mêmes. Maintes fois j’ai eu l’occasion de dire mon sentiment à ceux qui me semblaient mal apprécier l’auteur des Lettres, et j’ai toujours combattu leur erreur »[2]

Quant à la seconde imputation, celle d’avoir compromis, par ses libéralités et ses promesses, l’avenir des missions, le P. De Smet en appelle encore au témoignage de ses confrères : « Je pourrais, dit-il, remplir plusieurs pages d’extraits de lettres des Pères de l’Orégon, qui me font l’éloge des Indiens, et cela, des années après que je les ai quittés ».[3]

Il cite, en particulier, une lettre écrite par le P. Joset, le ler novembre 1851. « Vous apprendrez avec plaisir, dit celui-ci, que les Pends-d’Oreilles, les Cœurs-d’Alêne, les Chaudières et les tribus des lacs du Columbia donnent à leurs missionnaires la plus entière satisfaction, et, je puis le dire, ne se sont jamais mieux comportés ».

L’avenir des missions était loin d’être compromis. Toutefois, un événement, survenu à la fin de 1850, avait

  1. Le P. Cataldo arriva dans l’Orégon dès 1864. Il fut de longues années supérieur de la mission des Montagnes-Rocheuses.
  2. Pendleton, 5 mars 1909.
  3. Lettre à Mgr Van de Velde. — 1er mai 1852.