chez les Sœurs de Saint-Joseph. Les trois aînés, deux garçons et une fille de treize ans, sont chez de bons catholiques, qui leur apprendront un métier ».[1]
À partir de 1850, les gouvernements et les sociétés de bienfaisance prennent des mesures pour améliorer le sort des émigrants. Le grand archevêque de New-York, Mgr Hughes, établit pour eux une caisse d’épargne, destinée à devenir la plus prospère du monde entier. Toutefois, il s’écoulera des années avant que soit assuré l’avenir des étrangers. Le P. De Smet écrit en Belgique nombre de lettres, afin d’éviter, surtout aux jeunes gens, d’amères désillusions. Rencontre-t-il, à Saint-Louis, quelque compatriote trompé par la fortune, en proie au découragement, il l’envoie, muni d’une recommandation, là où il pourra plus facilement gagner sa vie. Parfois, il lui conseille le retour en Europe, et se charge, au moins en partie, des frais de la traversée.
Ses voyages au désert ont mis notre missionnaire en rapport avec les trappeurs de l’Ouest, les commandants des forts, les agents de la Compagnie des Fourrures. Beaucoup, parmi eux, sont catholiques, ont l’esprit cultivé, mais doivent rester des années privés de tout secours religieux. Pour les prémunir contre l’indifférence ou l’erreur, il leur envoie des livres comme La Symbolique de Mœhler et les études de Balmès sur le protestantisme. [2] « Vous ne regretterez pas, dit-il à propos de ce dernier ouvrage, d’avoir consacré à cette lecture quelques heures de vos loisirs, tant le sujet est varié, les idées neuves et fécondes. Balmès est à la fois savant