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et philosophe, profond et populaire, homme du dix-neuvième siècle et fidèle défenseur de la tradition catholique ».[1]

Un de ses anciens compagnons de voyage a-t-il abandonné ses devoirs, il lui adresse, sur le ton de l’amitié, de pressantes représentations : « Vous me dites que vous avez visité plusieurs églises de Baltimore, et que vous admirez leur belle architecture, ainsi que les offices qu’on y célèbre. Cher ami, vous n’avez plus qu’un pas à faire. Maintenant que la chose est si facile, que vous êtes entouré de prêtres pieux et zélés, prenez part d’esprit et de cœur à ces offices, approchez-vous du tribunal de la pénitence, recevez le pain des anges. Vous trouverez » soyez-en sûr, un trésor inestimable, une source de consolations et de joies, une paix d’âme et d’esprit que le monde ne peut donner. Vous avez passé de longues années sans pouvoir remplir vos devoirs religieux ; profitez de l’occasion présente, et faites une sincère conversion ».[2]

On ne résiste guère à ses suppliants appels. Lorsque, après un long séjour en pays indien, les fonctionnaires reviennent à Saint-Louis, plusieurs demandent au religieux d’entendre leur confession, de bénir leur mariage, et de baptiser leurs enfants,[3]

Ne pouvant retourner aux missions, le P. De Smet veut du moins contribuer au bien spirituel des catholiques de Saint-Louis. La population, toujours croissante, a besoin d’églises. Il entreprend d’en construire une nouvelle. L’argent fait défaut : il tendra la main. Le

  1. Lettre à Edwin Denig. — Saint-Louis, mai 1852.
  2. Lettre à Charles Larpenteur. — Saint-Louis, 17 déc. 1849.
  3. Cf. Chittenden et Richardson, Op. cit., p. 1499 et suiv.