Page:Pere De Smet.djvu/375

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

déjà, à l’insu de sa famille, songé à se faire catholique, lorsqu’une attaque de dysenterie le réduisit à l’extrémité.

Son père qui, depuis longtemps, entretenait les meilleurs rapports avec le collège, s’empressa de communiquer au P. De Smet la triste nouvelle. « À sa demande, dit celui-ci, je me rendis près du malade, et le trouvai dans un état fort alarmant. Il m’exprima sa joie de me voir, et me remercia de ma visite. Je m’assis près de son lit, et l’exhortai à mettre en Dieu sa confiance. Mes paroles furent écoutées avec une attention extraordinaire.

— Oui, s’écria le jeune homme, le Seigneur nous envoie ce qui nous est bon.

» Ensuite, je lui exposai les points essentiels de la religion. Il y donna son adhésion en termes pleins de foi et de piété.

» Le sénateur assistait à cette entrevue. Ravi des chrétiennes dispositions de son fils, il me serra affectueusement la main ; puis, me conduisant à quelque distance du lit, me dit avec transport :

— Oh ! que c’est consolant ! Malgré l’affliction qui me déchire le cœur, les paroles de mon fils me remplissent de joie. Dieu soit béni ! S’il meurt, il mourra en chrétien. » Et, fondant en larmes, le vieillard se retira dans une chambre voisine pour cacher son émotion. » Je revins m’asseoir près du lit de Randolphe. Alors il me déclara sa résolution de devenir catholique.

— De tout mon cœur, disait-il, je désire recevoir le baptême. C’est une grande faveur que me fait le ciel. Sans doute, mon père y consentira.

» Aussitôt, j’entrai dans l’appartement où celui-ci