Page:Pere De Smet.djvu/376

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s’était retiré, pour lui communiquer la demande de son fils. Il consentit volontiers, et, plein de joie, le jeune homme se prépara à recevoir le sacrement.

» Pendant que je le baptisais, il tenait les bras dévotement croisés sur la poitrine, et, les yeux levés au ciel, priait avec ferveur, remerciant Dieu de la grâce qu’il daignait lui accorder »[1]

Le religieux, alors, se retira pour aller chercher la sainte communion. De retour à l’université, il reçut du sénateur les lignes suivantes :

« Cher Père De Smet. Après votre départ, je suis entré dans sa chambre. À peine m’a-t-il aperçu qu’il m’a demandé si j’étais content de ce qu’il avait fait. — Très content, lui ai-je répondu ; puis je l’ai engagé à prendre quelque repos.

— La paix et le bonheur, m’a-t-il dit alors, m’ont fait plus de bien que ne m’en pourrait faire le sommeil.

» Bientôt après, les yeux fixés au ciel, le visage serein, d’une voix claire et ferme, il a dit :

— Grâce à Dieu, je me sens heureux. » Puis, s’adressant à moi :

— Il y a longtemps que j’avais l’intention de faire cela, mais je ne savais si vous en seriez satisfait. » Je lui ai répété que, loin de me déplaire, cela me rendait heureux ; et, en effet, c’était la première joie que je goûtais depuis sa maladie.

» Ainsi donc, mon cher Père, tout est maintenant entre vos mains. Vous m’avez rendu la paix, en la rendant à mon fils ».

Le jeune Benton n’avait plus que quelques heures à

  1. Lettre au P. Murphy. — Saint-Louis, ler avril 1852.