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Pour soulager cette indigence, le P. De Smet envoyait, chaque année, aux Montagnes une ample provision de vivres, d’habits, de semences, d’instruments de culture.

Quelle fête lorsque ces richesses arrivaient à la mission ! « Tous, écrit le P. Hoecken après un envoi de ce genre, nous versions des larmes de joie et de reconnaissance. En vain, la nuit suivante, m’efforçai-je de calmer mon émotion : je ne pus fermer l’œil. Le lendemain, j’étais honteux de ma faiblesse. Mais vous savez ce qu’est la vie d’un missionnaire chez les Indiens ; vous connaissez ses privations, ses angoisses ; vous excuserez ma sensibilité ».[1]

Aux secours matériels, le P. De Smet joignait des nouvelles de Saint-Louis, des livres capables d’intéresser les missionnaires. Un jour, il envoie son portrait. Aussitôt les Indiens accourent saluer leur bienfaiteur. Mais c’est peu d’avoir son image, ils attendent sa visite.

L’ancien missionnaire ne désirait pas moins revoir ses enfants du désert. En 1861, le voyage était décidé. Le P. Druyts, alors provincial, étant mort, il fallut attendre le printemps suivant. Au moins le P. De Smet voulut-il immédiatement envoyer, par le Missouri, deux bateaux portant cinquante charrues, un moulin, avec quantité d’outils et d’ustensiles de ménage. Déjà il pensait à la joie des missionnaires, lorsqu’il apprit que le feu avait détruit les bateaux avec toute leur cargaison.

Aussitôt il prépare un nouvel envoi. Cette fois, il ira lui-même porter à ses confrères les secours qu’il leur destine. En même temps, il se propose de visiter, sur le Haut-Missouri, les nombreuses tribus qui demandent des robes-noires.

  1. Lettre citée.