Page:Pere De Smet.djvu/470

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

que lui, ne pouvait amener les tribus du Missouri à déposer les armes.

Revenant de visiter les établissements des Montagnes, le missionnaire passait par Washington. Il fut appelé par la Secrétaire de l’Intérieur et par le Commissaire des Affaires Indiennes, qui lui demandèrent de se rendre chez les Sioux, pour leur faire, au nom des États-Unis, des propositions de paix. Il devait agir de concert avec le commandant en chef des troupes et les divers agents de la République. Ses frais de voyage seraient supportés par le gouvernement, qui lui offrait, en outre, une large rétribution.

La proposition était loin de séduire le P. De Smet. « Je crains, disait-il, de perdre entièrement ma caste aux yeux des Indiens. Ils m’ont jusqu’ici regardé comme l’envoyé du Grand-Esprit, et m’ont toujours écouté avec bienveillance et attention. Si je me présentais au milieu d’eux comme représentant le « Chef des Grands-Couteaux » de Washington,[1] naguère leur « Grand-Père », aujourd’hui leur plus mortel ennemi, cela me mettrait en assez mauvaise posture. J’ai écrit au Commissaire que, si je puis faire le voyage, j’irai à mes propres frais, sans aucune rétribution. Je visiterai d’abord les Sioux qui sont restés amis des Blancs, et, en leur compagnie, j’essaierai de pénétrer chez leurs frères révoltés ; je ferai mon possible pour leur faire accepter la paix, puis les amener à une entente avec le général en chef et les agents du gouvernement ».[2]

  1. C’est ainsi que les Indiens appelaient le Président des États-Unis, qui était alors Lincoln.
  2. Lettre au P. Murphy. — Saint-Louis, 30 mars 1864.