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Vous pouvez vous présenter ; sinon, l’accès du camp vous est interdit ».[1]

Six jours plus tard, on aperçoit à l’horizon un groupe d’Indiens à cheval. Ce sont les éclaireurs, suivis d’une députation de dix-huit guerriers.

Ceux-ci viennent serrer la main au missionnaire, et fumer avec lui le calumet de la paix.

— Robe-Noire, disent-ils, votre tabac a été reçu favorablement. Chefs et guerriers désirent vivement connaître l’objet de votre visite. Mais l’entrée du camp n’est accordée qu’à vous seul ; nul autre Blanc n’en sortirait avec sa chevelure.

Le camp se trouvait à trois journées de marche, dans la vallée du Yellowstone, près du confluent de la Powder River.

Le 19 juin, on atteignit les collines qui dominent le fleuve. Alors le P. De Smet aperçut dans la plaine un détachement de quatre ou cinq cents guerriers venant à sa rencontre.

« Aussitôt, dit-il, je fais déployer mon étendard de paix, portant, d’un côté, le saint nom de Jésus, de l’autre, l’image de la Sainte Vierge, entourée d’étoiles d’or. Croyant voir le drapeau des États-Unis, les Indiens s’arrêtent, et paraissent entrer en consultation. Les quatre chefs courent vers nous à bride abattue, et commencent à voltiger autour de la bannière. Mais à peine ont-ils compris ce qu’elle représente, qu’ils me donnent la main, et font signe à leurs guerriers d’approcher. Tous se rangent sur une seule ligne. Nous faisons de même, et allons à leur rencontre. De part et d’autre, l’air retentit de cris et

  1. Lettres choisies, 4e série, p. 75.