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nouvelles que tu nous apportes, ainsi que pour tes paternels avis. Quelques-uns de nos guerriers t’accompagneront au fort Rice, afin d’entendre, de la bouche des commissaires, les propositions du Grand-Père. Si elles sont acceptables, la paix sera faite.

Chacun applaudit aux paroles de la Lune-Noire. Les autres chefs parlèrent dans le même sens. Sitting-Bull mettait seulement à la paix trois conditions : les Blancs abandonneraient leurs forts ; on ne leur céderait plus de terrain ; enfin, ils devraient respecter les arbres, particulièrement les chênes, pour lesquels il avait une sorte de culte.

— Ils ont résisté, disait-il, aux tempêtes de l’hiver et aux ardeurs de l’été, et, comme nous, semblent y avoir puisé une nouvelle vigueur.

Alors eut lieu la remise de l’étendard. L’honneur de le porter échut à un guerrier, couvert de cicatrices, et célèbre par ses exploits. « J’exprimai l’espoir, écrit le P. De Smet, que ce drapeau, sur lequel étaient brodés le nom de Jésus et l’image de la Vierge, serait pour tous un gage de bonheur et de salut. Une dernière fois, je recommandai la tribu à la protection de Marie, Auxilium et Refugium Indianorum, comme elle le fut jadis, au Paraguay, au Canada, comme elle doit l’être toujours et partout. »[1]

Le conseil avait duré quatre heures. Il se termina par un chant auquel répondirent les échos des collines, et par une danse « qui fit trembler la terre ». De retour à sa loge, le Père De Smet la voit envahie par une foule empressée. Ce sont les mères qui viennent

  1. Lettres choisies, 4e série, p. 89 .