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Pendant son séjour à Saint-Louis, ses confrères purent apprécier le charme de son commerce, et la trempe de sa vertu. Leur témoignage nous permettra de fixer les derniers traits de cette originale et noble figure.

En communauté, le missionnaire était de relations faciles. Les années avaient rendu plus indulgente encore sa naturelle bonté. Loin de prétendre à des égards, il prenait volontiers la dernière place, et permettait aux plus jeunes de le plaisanter.[1]

Sa compagnie était fort recherchée des étrangers. Le prestige de son nom et de ses travaux, la dignité et la simplicité de ses manières, sa bonne humeur, son talent de conversation, lui ouvraient tous les cercles. On l’écoutait pendant des heures, moins encore par déférence pour sa personne que pour le charme de ses récits.[2]

« J’ose affirmer, écrit un Père de Saint-Louis, qu’il n’y avait pas, dans tous les États-Unis, un prêtre, ni même un évêque, qui fût aussi connu et aussi estimé que le P. De Smet. Il faisait la gloire de l’université ; il était, peut-on dire, l’idole des Américains. J’ai connu quelqu’un qui avait fait un long voyage, uniquement

  1. Quelques mois avant sa mort, il écrivait à un Père de Belgique :
    « Je vous suis très reconnaissant de l’intérêt que vous voulez bien prendre à la nouvelle édition de mes Lettres, et vous remercie de la bonne opinion qu’il vous plaît d’avoir de moi… Votre Révérence me fait l’honneur de croire que je suis ici un homme très populaire. Qu’elle demeure assurée que je suis loin de l’être. En tout cas, si je le suis devenu, c’est sans l’avoir jamais mérité ». (Au P. Deynoodt. Cité en tête des Lettres choisies, 4e série, p. VIII et IX).
  2. Woodstock Letters, 1874, p. 62.