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« bien qu’il fût sans péché, en porta toute la peine ». Ce fut par les tribulations et les dangers, par le froid et la chaleur, par les épines, le sang et la mort, que le Christ entra dans le royaume de son Père ; c’est par la même voie que doivent le suivre ceux qui veulent se ranger et mourir sous son noble étendard ».[1]

L’esprit de foi explique encore, chez le P. De Smet , cette calme assurance dans l’adversité, qu’ont admirée les témoins de sa vie.

« Ayant vécu quelque temps avec lui, écrit le P. Gazzoli, et l’ayant plus d’une fois accompagné dans de pénibles voyages, par de mauvais temps, de mauvais chemins, et bien d’autres difficultés, ce qui m’a toujours frappé, c’est son égalité d’humeur et son inaltérable gaîté »[2].

Ne refusant rien au Maître qu’il servait, le missionnaire attendait tout de sa providence, et s’y abandonnait avec une simplicité qui rappelle la naïve confiance des saints.

Sincèrement attaché à l’état religieux, il déclarait y avoir trouvé le centuple promis : « Au cours de mes

  1. À Gustave Van Kerckhove. — Saint-Louis, ler mai 1849.
  2. Au P. Deynoodt. — Mission des Cœurs-d’Alêne, 2 août 1879.
    Dans une autre lettre, le P. Gazzoli rapporte le fait suivant, qu’il tient d’un vieil Iroquois, lequel avait servi de guide au P. De Smet : « Un jour le missionnaire, se trouvant très fatigué, donna à ses compagnons l’ordre de camper. Ceux-ci lui firent observer que la chose était impossible, vu le manque d’eau dans les environs. Toutefois, sur ses instances, ils y consentirent. Le Père, qui n’avait jamais traversé le pays, assura que l’on trouverait de l’eau, et indiqua l’endroit. On y alla, et on trouva assez d’eau pour la caravane. Chacun attribua la chose aux prières du missionnaire, et semble avoir toujours gardé la même opinion ». (Au P. Deynoodt, 6 janvier 1881).