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assisté de deux prêtres, distribué plus de deux mille communions. Il pleurait de bonheur.

Quelques mois avant sa mort, on le vit s’attacher à la conversion d’un infidèle sexagénaire. Avec une patiente bonté, il lui enseigna les éléments de la religion. Enfin, le jour de l’Immaculée Conception, il eut la joie de lui conférer le baptême.

Ce devait être son dernier acte d’apostolat. Deux jours plus tard, il écrivait : « J’éprouve une très grande fatigue. Mon œil gauche est totalement paralysé et hors d’usage. Et puis, notre hiver est si rude ! Il surpasse tout ce que nous avons vu depuis ma première arrivée à Saint-Louis. Ce sont des brouillards, des neiges, des froids sans pareils. Vieux et couvert d’infirmités, j’attends avec résignation mon heure dernière, expecto donec veniat immuiatio mea ».[1]

Le malade avait été si bas, qu’on l’avait administré. Néanmoins, la crise passée, il reprit espoir.

Depuis deux ans, les Sioux attendaient qu’il allât chez eux fonder une mission. Au mois d’octobre, une députation de quinze chefs était venue lui rappeler sa promesse.

Le 18 février, il écrivait à l’agent catholique de Grand River : « J’espère que le printemps me rendra, en partie du moins, les forces et la santé. Pourrai-je alors me rendre chez les Indiens ? Je n’oserais, dans l’état où je suis, vous en donner l’assurance… Pour peu que ma santé me le permette, j’ai le désir de tenter le voyage ».

Un mois plus tard, il écrivait encore : « Le bateau du capitaine La Barge doit remonter jusqu’à Benton, et

  1. Au P. Deynoodt. — 10 décembre 1872.