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visites aux Indiens. La cérémonie eut lieu le 13 mai. Le soir, revenant au collège, le Père se sentit plus mal. Le lendemain, après avoir célébré la messe, il dit à celui qui l’avait assisté :

— C’est fini ; désormais je ne monterai plus à l’autel. La crise était d’une violence inusitée. Il fallut recourir à une douloureuse opération. Elle produisit un certain soulagement ; mais la faiblesse du malade augmentait toujours.

Le 20, il demanda lui-même les derniers sacrements. Il les reçut de nouveau avec une touchante piété et une entière résignation. Dès lors, disent les témoins,[1] il sembla avoir oublié la terre pour ne plus penser qu’à l’éternité.

« Pendant sa vie, il n’avait pas été exempt des craintes de la mort ; au dernier moment, ces craintes s’évanouirent ».[2] S’il cessait de prier, c’était pour parler de la bonté et de l’infinie miséricorde de Dieu. Sa consolation était de penser que des centaines de petits enfants, qu’il avait autrefois baptisés, priaient maintenant pour lui dans le ciel.

« Dans la dernière visite que je lui fis, deux jours avant sa mort, dit Mgr Ryan, coadjuteur de Saint-Louis, je trouvai le P. De Smet plein de courage et d’espérance. Il me disait :

— Voilà longtemps que je sers le bon Dieu. Bientôt je vais paraître devant lui. J’ai grande confiance dans les prières de ceux vers qui, jadis, il m’a envoyé ; surtout,

  1. Le P. O’Neil et le P. De Blieck.
  2. Lettre du P. Coosemans à M. Van Mossevelde. — Chicago, 1er juin 1873.