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Le lendemain on célébrait la Fête-Dieu. Le P. Supérieur dut accepter l’honneur de porter le Saint Sacrement pendant la procession. C’était la première fois qu’à Saint-Louis un jésuite faisait adorer Jésus-Christ.

Le soir du même jour, le P. Van Quickenborne, impatient de gagner son poste, monta à cheval et partit. Il était accompagné de M. Charles de la Croix, originaire comme lui du diocèse de Gand, et depuis six ans missionnaire au Missouri.

Deux jours après, le 3 juin, ses compagnons de route le rejoignaient à Florissant.[1]

Situé à quinze milles au nord de Saint-Louis, presque au confluent du Missouri et du Mississipi, le village de Florissant, qu’on appelait aussi Saint-Ferdinand, comptait environ quatre mille habitants.

Au témoignage d’un voyageur, qui visita ce pays au commencement du siècle dernier, « aucune description ne peut donner l’idée de sa beauté et de sa fertilité ».[2] C’est, dans la belle saison, une mer de verdure, d’où émergent, çà et là, les chênes rouges, noirs et blancs, les noyers, les érables, les arbres de toute essence. En 1823, on n’eût pas rencontré dans la campagne une seule habitation. C’était la plaine sans fin, déroulant comme des vagues ses herbes ondoyantes. Le sol, d’une richesse inépuisable, produisait chaque année d’abondantes

  1. Pour ce voyage, nous n’avons guère fait que résumer l’intéressant récit du P.  Hill, Historical Sketch of the St Louis University. Saint-Louis, 1879, ch. II.
  2. H.-M. Bregkenridge, Views of Louisiana, Book II, chap. 2.