récoltes. Florissant était regardé comme le grenier de Saint-Louis. Ses blés étaient renommés dans tout le Missouri, d’où ils descendaient par eau sur les marchés de la basse Louisiane.
La résidence destinée aux missionnaires occupait le sommet d’une colline, à un mille et demi du village. De ces hauteurs, l’œil embrasse un panorama aussi varié qu’étendu. Dans la vallée, Florissant, dont les toits scintillent dans la verdure ; à l’ouest, Saint-Charles, avec ses maisons basses, assises au bord du Missouri ; plus loin, au nord, les blanches falaises, couronnées d’arbres, dont la ligne sinueuse marque, en amont d’Alton, le cours du Mississipi.
Si le site est merveilleux, l’habitation était des plus modestes. Un bâtiment principal, comprenant une pièce de sept ou huit mètres de large, surmontée d’un grenier, trop bas pour qu’un homme pût s’y tenir debout. À quelque distance de là, deux cabanes, mesurant environ six mètres de côté. C’était tout.
Le confortable du logement n’en rachetait guère l’exiguïté. Les murs étaient faits de troncs d’arbres superposés, dont on avait rempli les interstices avec de la terre. Comme toiture, de grossiers bardeaux retenus, faute de clous, par des barres de bois transversales. En guise de porte, quelques planches taillées à la hache ; des fenêtres sans carreaux, et, pour toute serrure, un loquet de bois, qu’on levait avec une corde pendant à l’extérieur.
On procéda sommairement à l’installation. Le grenier, mal aéré et presque sans lumière, devint le dortoir des novices. Ils avaient pour lit des peaux de buffle, ou de simples paillasses étendues sur le plancher. Du rez-de--