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la formation spirituelle en usage dans la Compagnie.

Les travaux d’agrandissement achevés, la petite communauté put s’installer un peu plus à l’aise ; mais la pauvreté continuait de sévir. Au bout de quelques mois, François De Maillet et Charles Strahan trouvèrent trop dure la vie de Florissant, et quittèrent la Compagnie.

Ces départs ne firent que confirmer Pierre De Smet dans sa résolution. Il écrivait à son père : « Je suis toujours en bonne santé, content et joyeux dans notre pauvre petite cabane… Vous êtes bien convaincu, j’en suis sûr, que la plus grande félicité dont l’homme puisse jouir ici-bas consiste à servir son Dieu, à l’aimer de toute son âme, à s’abandonner entièrement entre ses mains. Réjouissez-vous donc de ce que votre fils a divorcé d’avec le monde pour se mettre, dans l’asile que lui offre la religion, à l’abri de tant de dangers qui le menaçaient, de tant de précipices ouverts sous ses pas, s’il n’eût suivi sa vocation »[1].

Il y avait deux ans que nos jeunes gens étaient entrés à Whitemarsh. L’épreuve était suffisante. Le 10 octobre 1823, les six novices de Florissant furent admis à prononcer leurs premiers vœux.

Voici en quels termes Pierre De Smet faisait part de sa joie à ses parents : « J’ai eu le bonheur de me consacrer à Dieu par des vœux qui me sont désormais des liens indissolubles. J’ai mis le Seigneur dans une pleine possession de moi-même ; je lui ai fait un don absolu et irrévocable. Il ne me reste plus qu’à me sanctifier dans cet état, et à y rester fidèle tous les jours de ma vie. Priez pour moi, afin que je n’y manque jamais »[2].

  1. Lettre du 8 décembre 1823.
  2. Ibid.