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Le 31 mai 1824, le P. Timmermans succombait « à la suite de fatigues éprouvées dans les missions, à travers des pays inondés ou arides, où il devait loger dans de mauvaises cabanes, n’ayant que de l’eau pour breuvage, du salé pour nourriture, et la terre plate pour lit ».[1] C’était le premier jésuite mort au Missouri. Il n’avait que trente-cinq ans.

Deux mois plus tard, les missionnaires pleuraient M. Nerinckx.

Il venait d’arriver au Missouri, pour consacrer ses derniers jours au salut des pauvres et des sauvages. Il sollicitait de Mgr Rosati, coadjuteur de Mgr Dubourg, la mission la plus abandonnée du diocèse. Après avoir visité l’établissement des Sœurs de Lorette, fondé au Barrens l’année précédente, il était allé se reposer auprès de ses amis de Florissant. Cette visite devait être un adieu. Quelques jours après, à soixante-trois ans, l’intrépide missionnaire s’éteignait à Sainte-Geneviève, miné par les fatigues d’un écrasant ministère.

Le P. Van Quickenborne restait le seul prêtre de la mission. Il était à la fois supérieur, professeur, curé et aumônier du Sacré-Cœur. « Quoique très faible de santé, écrivait Mme Duchesne, il a quatre paroisses et d’autres missions éloignées, coupées par des rivières. Le dimanche, il dit deux messes, prêche trois fois le matin, préside le catéchisme, et confesse dans l’intervalle de ces exercices ».[2] Impossible de résister longtemps à pareille vie. D’ailleurs, la formation des scolastiques exigeait la présence

  1. Lettre de Mme Duchesne. — Baunard, op. cit., p. 311.
  2. Florissant, 10 juin 1824.