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habituelle d’un maître qui dirigeât leurs études. Le P. Van Quickenborne pria ses supérieurs de lui envoyer un aide.

Le 20 août 1824, Pierre De Smet écrivait à son père : « J’ai fini mon cours de philosophie. J’espère, après les vacances, commencer la théologie. Nous attendons tous les jours des professeurs de Rome.

Les professeurs attendus ne vinrent pas. La Providence destinait à la mission naissante un autre Belge, d’un remarquable talent, d’une expérience déjà mûre, et qui devait laisser la réputation d’un saint.

Théodore de Theux de Meylandt était né à Liège le 24 janvier 1789. Après de brillantes études au séminaire de Namur, il devenait, en 1812, vicaire à Saint-Nicolas, dans sa ville natale.

Les hôpitaux de Liège regorgeaient alors de prisonniers espagnols, déportés par ordre de Napoléon. Une fièvre maligne faisait parmi eux d’affreux ravages. L’abbé de Theux s’empresse d’apprendre leur langue et d’aller entendre leurs confessions. Atteint lui-même par le fléau, il doit se retirer dans sa famille. Le mal est si contagieux, qu’en quelques semaines, deux de ses frères et quatre domestiques sont emportés. On croit le jeune prêtre perdu ; mais Dieu le réservait pour d’autres travaux.

Nommé, en 1815, professeur de dogme et d’Écriture-Sainte, il préside à Liège l’ouverture du nouveau séminaire. C’est là qu’à la voix de l’abbé Nerinckx, il se sent appelé aux missions d’Amérique.

Au mois d’avril 1816, il quitte la Belgique, sans avoir revu ses parents. Admis au noviciat de la Compagnie de Jésus par le P. Grassi, supérieur du Maryland, il est