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Son père ne devait pas goûter ici-bas la joie de le savoir prêtre. Il venait de mourir, dans sa quatre-vingt-onzième année, entouré du respect et de l’affection des siens.[1]

Pierre-Jean craignait toujours que le vieillard n’eût gardé quelque ressentiment au sujet de son départ. « Quand je relis les lettres que vous m’avez écrites il y a trois ou quatre ans, je ressens une joie inexprimable, à cause de votre grande résignation à la volonté de Dieu et de vos bons sentiments à mon égard. Mais quand je considère que ce sont les seules que j’aie reçues, et que vous me laissez depuis ce temps-là dans une parfaite ignorance de ce qui vous touche, je me sens pris d’une tristesse profonde ».[2]

L’irrégularité, alors très commune, du transport des lettres suffirait à tout expliquer. Il existe d’ailleurs un touchant témoignage de l’affection que Josse De Smet gardait à son fils. Lorsque, peu de temps avant sa mort, il consentit à laisser peindre son portrait, l’armateur voulut être représenté tenant en main une lettre de Pierre-Jean. Au cours de ses voyages en Belgique, le missionnaire s’arrêta souvent devant l’image vénérée, et put y lire l’assurance de son pardon.

Les jeunes religieux ayant achevé leurs études, le scolasticat redevint maison de probation. Quels que fussent les besoins de la mission, le P. Van Quickenborne

  1. Le 15 février 1827.
  2. À son père. — 7 mai 1827.