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Ils allaient jusqu’à s’adresser au président de la République, le priant de rappeler les ministres mariés, et de leur envoyer des prêtres catholiques[1].

En 1823, une députation d’Indiens du Missouri vient à Saint-Louis voir le gouverneur. Conduits chez le curé de la cathédrale, ils lui expriment le vif désir d’avoir des missionnaires, et promettent de les bien traiter. L’année suivante, c’est une famille d’Iroquois ou d’Algonquins qui descend à Florissant pour y faire baptiser ses enfants. Une autre fois, c’est un père qui apporte au prêtre les cadavres de ses fils, enfermés dans des peaux de buffle, pour qu’ils reçoivent la sépulture en terre chrétienne.

Les missionnaires n’avaient qu’un désir : se rendre au plus tôt chez les Indiens. Le manque de prêtres ne permettant pas de fonder de nouvelles missions, il fut décidé, dès 1824, qu’on ouvrirait à Florissant une école, où les enfants des diverses tribus seraient instruits, baptisés et élevés dans la religion catholique.

Outre que le gouvernement des États-Unis accordait un subside, cette école offrait aux missionnaires d’appréciables avantages. En attendant leur ordination, les jeunes religieux se familiariseraient avec les mœurs et la langue des sauvages, et leurs élèves pourraient plus tard leur servir d’interprètes et de catéchistes. Les Dames du Sacré-Cœur ne devaient pas tarder à ouvrir un établissement semblable, en faveur des jeunes filles indiennes.

Le P. Van Quickenborne fit élever, à côté de la maison des missionnaires, une nouvelle construction en bois, large de trente à quarante pieds, et surmontée d’un étage.

  1. Lettre du P. De Smet à son père. — 20 août 1824.