Page:Pere De Smet.djvu/92

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Toutefois, les obstacles ne manquent pas. À l’opposition des presbytériens fanatiques s’ajoutent les plus fâcheux contretemps. C’est un épouvantable cyclone qui s’abat sur la vallée du Mississipi, et menace d’ensevelir sous les ruines élèves et professeurs ; c’est l’apparition du choléra, qui fait, à Saint-Louis, plus de deux cents victimes, et oblige les Pères à suspendre les cours pendant trois mois ; c’est l’épuisement qui met à la fois trois professeurs dans la nécessité d’abandonner leur classe à des confrères déjà surchargés. Mais, écrit le P. Recteur, « malgré les difficultés que nous rencontrons à chaque pas, nous marchons toujours erecto capite ».[1]

Il était plus facile de braver la fatigue ou la contradiction que de surmonter les embarras naissant de l’indigence.[2]

En sa qualité de procureur, le P. De Smet souffrait plus que personne du manque de ressources. « Chose qui vous étonnera, dit-il à sa sœur, je suis le procurator, c’est-à-dire

    journal est répandu partout et fait beaucoup de bien. Ainsi, nous ne travaillons pas seulement à former le cœur de nos élèves, destinés à faire revivre la piété au sein de leurs familles ; de notre établissement, nous prêchons, pour ainsi dire, à toutes les parties de l’Ouest ». (Lettre à M. De Nef. — 26 mai 1833).

  1. Lettre à M. De Nef. — 26 mai 1833.
  2. Faisant allusion au titre d’université, récemment accordé à son collège, le P. Verhaegen écrivait : « En nous accordant cette distinction, que ne partage encore avec nous aucun autre établissement du Missouri, la législature a donné un témoignage public et non équivoque de l’importance de notre institution, et de la bonne opinion qu’elle en a conçue. Mais, après tout, ce n’est qu’un titre, qui ne nous fournit point de fonds. Bien plus, il nous met dans la nécessité de nous rendre dignes, aux yeux du public, de la haute considération dont nous jouissons… Comme l’éducation des externes est gratuite, le revenu de 80 pensionnaires, qui doivent payer toutes les dépenses de la maison, est trop modique pour nous permettre d’étendre nos travaux, et de réaliser tout le bien que nous pourrions faire dans notre position ». (Lettre citée).