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LA COMTESSE HÉLÈNE POTOCKA.

ses femmes. Elle apparaissait, selon sa fantaisie, vêtue à l’orientale, à la grecque ou à la polonaise ; aujourd’hui, elle portait « une robe à la mameluck en étoffe turque, ponceau et argent » ; le lendemain « une polonaise de soie des Indes blanche, brodée de fleurs roses » ; un autre jour « une tunique à la cosaque en tyftick mordoré broché d’or ». Ces costumes étranges seyaient merveilleusement à sa beauté originale et piquante.

Le comte n’était point insensible aux attraits féminins, et, tout en se laissant choyer et adorer, il savait à l’occasion se montrer fort tendre et récompenser les efforts de sa femme par une caresse ou un compliment galamment tourné. Il aimait la lecture et les arts. Hélène lisait et déclamait à merveille. Pendant les longues soirées d’automne, ils s’amusèrent à classer des porte-

    fort attachée. Celui des hommes consistait en une veste à manches sur laquelle ils revêtaient une robe de différentes couleurs qui descendait au-dessous du genou et était attachée à la veste par une ceinture ; les manches de cette robe pendaient derrière le dos. En été cette robe était en soie, en hiver, de drap ou de velours, ornée de fourrures, le bonnet fourré et les bottes de cuir jaune avec des talons garnis de fer ou d’acier. Le costume des dames était la longue robe ajustée appelée polonaise, de velours ou de soie bordée de fourrure en hiver et garnie de broderies d’or ou d’argent en été.