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Page:Perey - Histoire d'une grande dame au XVIIIe siècle, La comtesse Hélène Potocka, 1888.djvu/235

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LA COMTESSE HÉLÈNE POTOCKA.

tume persan, celui des rabbins était fort beau ; ils rappelaient tout à fait les anciens patriarches. Quelque temps après, Hélène fut invitée à une noce juive. « La mariée Jagusia est venue avèc son mari avant le dîner. Je lui ai attaché sur la tête une couronne de romarin et je lui ai donné une chaîne d’or que je lui ai passée autour du cou. Puis ils se sont rendus à la synagogue. Je suis allée après le dîner voir le repas qui était imposant : plusieurs rabbins et des vieillards, en costumes pittoresques et superbes[1] étaient rangés autour de la grande table dont ils occupaient le bout ; de temps en temps, l’un d’eux remplissait de vin un vase d’or représentant un hibou dans lequel on buvait à la ronde, puis un autre remplissait un vase de même métal représentant un taureau, dans lequel on buvait également. Après une très belle collation, des petites Juives ont dansé. Une d’elles a dansé la cosaque à merveille. J’avais mis ma robe ancienne à la cosaque en dyftyck mordoré, des souliers de satin abricot garnis de gros vert et un ruban neuf de taffetas rayé en travers lilas et vert changeant avec un zigzag mordoré. »

  1. Certains auteurs prétendent que les Juifs avaient conservé ces costumes depuis leur captivité en Perse.