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LA COMTESSE HÉLÈNE POTOCKA.

            Marquis, apprenez que Louis[1],
            Ragoût pour Robespierre,
            En nos mains vient d’être remis
               La semaine dernière.
            Prenant part à notre bonheur,
               Je crois, d’honneur,
            Que c’est réjouir votre cœur.
Venez donc en faveur de nos bonnes nouvelles
Aux côtés, aux côtés de ces demoiselles.


Les deux poulettes confiées aux soins de M. de Bonnay n’étaient autres que les deux filles du prince Charles, Sidonie et Christine, élevées ensemble.

La princesse Clary, remplissant le désir de son frère, s’occupait maternellement de la petile Titine qu’il lui avait léguée d’une façon si touchante ; elle la plaça dans la même pension que Sidonie, et les deux petites filles vécurent ainsi côte à côte liées par la plus tendre amitié, mais ignorant le lien secret qui les unissait en réalité.

Deux ans après le retour du prince Louis, un événement favorable vint améliorer la situation de son père. Le 9 avril 1803, un traité de paix fut signé à Lunéville entre la France, l’Empereur d’Allemagne et l’Empire : Toute la rive gau-

  1. Mon fils et mon major avaient été faits prisonniers à la bataille de Hohenlinden et reconnus pour avoir servi en France. (Note du prince de Ligne.)